Il existe des dizaines de rouges : cardinal, carmin, cramoisi, pourpre, rouge d’Andrinople (ou rouge turc), rouge écarlate, vermillon (ou rouge vermeil), rouge cinabre (du nom du minéral), rouge éosine, rouge opéra (en référence à la couleur des rideaux, rouge grenade (ou grenat) et rouge bordeaux.
Le rouge est ambivalent dans la symbolique occidental:
Une étude, réalisée par des scientifiques des universités de Munich (Allemagne), de Southampton et de Rochester (Angleterre), d’Innsbruck (Autriche) et de Tianjin (Chine) et parue dans le Journal of Experimental Psychology: General publié par l’American Psychological Association, s’est penchée sur la symbolique du rouge. Un panel de femmes devait noter entre 1 et 9 des photographies d’hommes dont les couleurs de fond ou du tee-shirt variaient. Il s’est avéré que les hommes en rouge étaient jugés plus charmants et plus attirants sexuellement que les autres, alors qu’ils ne paraissent pas plus agréables ou sympathiques que des hommes en vert, bleu ou blanc. Sept expériences ont mis en évidence cet effet, sur des femmes de quatre pays différents ; celui-ci survient que le rouge soit la couleur de fond ou celle du tee-shirt. Il a par ailleurs été établi que le rouge donnait aux femmes le sentiment que l’homme avait un statut social plus élevé.
Travailleurs/Travailleuses :
Je ne chercherais pas à donner une définition sociologique des travailleurs, mais les photos illustrant ce thème représentent majoritairement des ouvriers, des employés mais aussi des petits commerçants.
Cette vision étroite du monde du travail colle en fait à ma démarche photographique qui est celle du photographe de rue. Or lorsque l’on a pour terrain de jeu la rue, espace publique par excellence au Vietnam, on rencontre principalement ce type de travailleurs.
Bien évidemment j’insiste également sur la déclinaison féminine du thème abordé : travailleuses. Non pas par soucis d’équité, ou bien par peur d’être taxé de misogyne, mais pour appuyer le trait et mieux saisir les contours d’un monde du travail où la femme a une place centrale, plus qu’ailleurs en Asie.
Cette activité est essentielle pour l’essor urbain de la ville d’Hanoï, c’est une manne inépuisable pour les entrepreneurs de la ville. Hanoï se pare de nombreux immeubles qui forment une « skyline », détrônant par temps dégagé l’horizon lointain et son chapelet de montagnes qui encadre le Nord de la ville.
Ils sont jeunes, minces, musclés mais leurs corps se courbent sous la gravité de leurs fardeaux. Leurs peaux sont meurtries, tannées, burinées. Leurs meurtrissures sont comme des scarifications, ineffaçables. Elles forment des stigmates qui témoignent d’une soumission totale à une existence de labeur où l’on travaille pour survivre, où l’on souffre dans sa chair pour un salaire dérisoire et qui rappellent à ces hommes qu’ils n’ont jamais eu le choix de leur existence.
L’ouvrier en bâtiment reste le plus souvent sur son lieu de travail 24h/24h par soucis d’économie (louer une piaule en ville serait comme louer une chambre au Ritz : mon salaire n’y suffirait pas), il y travaille au moins 12 heures par jour (la législation existe mais est rarement appliquée sur les chantiers), il y dort (6 heures en moyenne : d’un seul œil !), il y mange (1 à 2 heures en tout : le meilleur moment de la journée !), il s’y lave (45 min : de décrassage intensif : le béton est corrosif !), il s’y repose (3 à 4 heures et je suis très optimiste !).
Il parait vulnérable dans ces maisons aux armatures squelettiques de béton, ouvertes aux quatre vents, protégées par des bâches bleues (sinon vertes, emblème de tout bâtiment en construction dans la ville) qui s’arrachent à la moindre tempête ou au moindre coup de vent violent et inattendu.
Leurs nuits sont ponctuées par les aboiements des cabots, par le chant des coqs qui ne distinguent pas le jour de la nuit, par le klaxon ponctuel et grave d’un camion de chantier, d’un chantier qui ne s’arrête pas. Les nuits peuvent être chaudes et humides, elles rendent le sommeil lourd et agité, elles peuvent être froides et humides, alors le froid pénètre la peau, glace le sang des corps transis de fatigue. Froid et humidité combinée intensifient alors la sensation de « sueur froide » (effet garanti et durable). Seule la saison du « printemps » (d’octobre à décembre) octroie un court répit aux âmes blessées, aux corps meurtris. Réveillés par les premières lueurs du jour (entre 5 heures et 6 heures sous ces latitudes), hommes et femmes s’éveillent non pas au monde douillé d’un intérieur confortable mais à celui d’un monde où le corps occupe l’esprit, où l’habitacle corporel engourdit les rêves d’un monde sans contrainte, où les membres endoloris diffusent une douleur qui réduit à néant tout espoir d’un monde détaché de ses contingences matérielles. Alors ces hommes et ces femmes acceptent fatalement d’être sous la coupe d’un chef qui, fatalement, impose sa cadence de travail, infernale et parfois… fatale.
Lui et plus souvent elle, pousse une benne à ordures à roulettes, plus haute qu’elle, qu’elle pousse péniblement et lentement. Le lourd chargement rend oblique ce corps déjà penché qui pèse de tout son poids pour le faire avancer. Il faudrait un colosse pour transporter une telle charge, mais pourtant, elle parvient dans la souffrance à balloter son fardeau dans les ruelles (toujours) étroites et cabossées, entre les badauds et le va et vient constant des motos, agressée par les klaxons intempestifs des motards. Elle cherche à tout prix à se frayer un passage dans cette multitude d’êtres entassés qui la méprise, qui l’ignore et qui manque souvent de l’écraser comme un cafard.
Quel harassement ! Quelle meurtrissure du corps ! En pourtant ce corps assailli par l’odeur de la décomposition, ne se révolte pas, il encaisse alors qu’elle se résigne.
Titre 1 : « Nous sommes résolus à vaincre les pilotes américains. » (à gauche)
Titre 2: « Assaut et attaque contre les ennemis. » (au centre)
Titre 3: « Indépendance et Liberté. » ( à droite)
série 2 : la puissance américaine
Titre 1 : « Hoa Binh (province au sud-ouest d’Hanoï. » (à gauche)
Titre 2: Sans titre (au centre)
Titre 3: « Dans le nord-Vietnam. » ( à droite)
série 3 : l’agriculture au service de la victoire
Titre 1 : « Atteindre les objectifs sur les grains, mais pas seulement. » (à gauche)
Titre 2: « Déterminé à combattre et à vaincre. » (au centre)
Titre 3: « Faire pousser un grand nombre de soja. » ( à droite)
série 4 : les chaines brisées de la liberté, sida
Titre 1 : « Dien Bien Phu, le 7 mai 1954. » (à gauche)
Titre 2: « Pour la paix contre le nucléaire, 1986. » (au centre)
Titre 3: « Le sida par la drogue, n’essayez pas. » ( à droite)
série 5 : L’ennemi vaincu… la liberté pour nos enfants
Titre 1 : « L’ennemi sera vaincu. » (à gauche)
Titre 2: « Pour l’indépendance et la liberté. » (au centre)
Titre 3: « Protection de l’enfance. » ( à droite)
série 6: sauver la jeunesse et du bon usage de l’eau nourricière
Titre 1 : « Pour la joie des enfants. » (à gauche)
Titre 2: « Du bon usage de l’irrigation et de sa mise en oeuvre. » (au centre)
Titre 3: « Sauvez le pays, sauvez la jeunesse. » ( à droite)
Titre 1 : « Planter des arbres pour la richesse et la beauté du pays. » (à gauche)
Titre 2: « La terre est de l’or. » (au centre)
Titre 3: « La mer est généreuse et magnifique. » ( à droite)
Perfectly composed articles, thank you for selective information. « Life is God’s novel. Let him write it. » by Isaac Bashevis Singer.
novembre 7, 2012 à 8 h 10 min
Je profite de mes (nos!) vacances pour parcourir attentivement ton site et je dois dire que j’y prends beaucoup de plaisir.
Cette page sur le Vietnam m’a particulierement plu. Tes photos figent dans le temps et la lumiere ces images qui jusqu’a present restaient prisonnieres de ma tete.
J’ai lu une citation de Kundera qui dit que « La memoire ne filme pas, la memoire photographie »… et toi, tu viens de developper ma memoire.
Je t’embrasse mon ami.
octobre 24, 2011 à 8 h 50 min
je suis très content de pouvoir éveiller et libérer en toi cette mémoire, c’est très intéressant d’avoir ton opinion sur cette page, car il m’est difficile de savoir ce que cela peut représenter dans la tête de chacun, et je dois dire que cela est passionnant! Merci de me faire partager cette partie de toi.
Merci l’ami, merci mille fois!
octobre 30, 2011 à 13 h 29 min